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catastrophe soudaine y fit entrer les larmes et les sanglots.

C’était en hiver, au mois de janvier.

Marie était seule à préparer le souper auprès du poêle rougi Cyprien et Jean s’en étaient allés causer d’affaires à la maison occupée par les employés des Robins.

Que se passa-t-il pendant cette triste absence ? Personne ne put le dire.

Seulement, lorsque Cyprien et son fils furent arrivés sur le seuil de leur demeure, ils entendirent des gémissements plaintifs. Ils se précipitèrent dans la cuisine, et le pied du malheureux père heurta le corps de sa pauvre femme, qui gisait sur le plancher au milieu d’une mare d’eau bouillante. À ses côtés, une bouilloire entr’ouverte n’indiquait que trop comment le malheur était arrivé.

Pendant deux heures, Marie eut le courage de vivre ; elle offrait à Dieu ses indicibles souffrances, en échange de cette absolution qu’elle savait ne pouvoir