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LE GOLFE SAINT-LAURENT.

uns étaient historiques et faisaient agréablement le détail de la campagne des Anglais ; les autres satiriques et raillaient sur la manière dont ils s’étaient perdus. Le Parnasse devint accessible à tout le monde : les dames mêmes prirent la liberté d’y monter, quelques-unes d’entre elles commencèrent et mirent les messieurs en train, et non seulement les séculiers, mais les prêtres et les religieux faisaient tous les jours des pièces nouvelles. »

En Angleterre, le retour de l’expédition de l’amiral Walker sema la honte à la cour et le deuil dans les familles. La main de Dieu ne cessa pas de s’appesantir sur le malheureux Sir Hovenden. À peine arrivé à Londres pour se rapporter à l’Amirauté, une estafette l’y rejoignit et lui annonça la plus terrible des nouvelles. L’Edgar, belle frégate de 70 canons, montée par 470 marins d’équipe, et qui avait navigué sous pavillon-amiral pendant une partie de la campagne, venait de faire explosion en rade de Portsmouth ! Pas un homme, pas un officier, pas un document, n’avait été sauvé ; et il ne restait pas même une épave pour être déposée plus tard au Musée Britannique, et y indiquer qu’une frégate du nom de l’Edgar avait existé jadis dans la marine royale[1].

Qu’ajouter à cette série de malheurs ?

Pendant quelques années, Sir Hovenden Walker honni et ridiculisé par tous, lorsque son

  1. Parmi ces documents se trouvait l’original du journal tenu par Sir William Phipps lors de son expédition de Québec.

    The French minister came to me this evening, brought with him Sir William Phipp’s original journal of his Quebec expedition, and gave it me. This was blown up amongst several other material papers and draughts in the Edgar — Walker’s Journal p. 87.