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évasion.

frère s’éloigne au plus vite, car son frère rouge ne pourrait le sauver une seconde fois. »

Il me donna ensuite une hache et un couteau qu’il avait apportés, me montra la route qui conduisait à la rivière qu’il me conseilla de passer à la nage et m’ayant serré la main, il disparut.

Je me trouvai seul de nouveau, la nuit, au milieu d’une forêt épaisse et où nulle route n’était tracée, entouré de bêtes fauves et d’hommes plus féroces encore.

Je fis appel à tout mon courage et confiant dans l’assistance divine qui jusqu’alors ne m’avait pas manqué, je me dirigeai le plus vite possible du côté que m’avait indiqué le Jaguar.

À la pointe du jour, j’arrivai sur les bords d’une petite rivière bordée de roseaux et d’herbes hautes de deux à trois mètres. Je jetai un coup d’œil dans toutes les directions et ne voyant rien qui me révélât un danger quelconque, j’entrai dans l’eau et me mis à la nage.

J’étais arrivé sur l’autre bord et je prenais pied dans les roseaux quand cinq ou six Indiens s’élancèrent sur moi, et avant que j’eusse pu me servir de mes armes, j’étais terrassé, garrotté et réduit à l’impuissance.