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chap. xiii. — le faisan.

rien autour de moi qui pût en paralyser l’action. Le seul contre-poison connu est l’ammoniaque liquide étendu d’eau, encore faut-il que cette substance soit administrée immédiatement, car plus l’acide hydrocyanique est concentré, plus il tue rapidement : lorsqu’il est pur, ses effets sont prompts comme la foudre.

J’eus bientôt réparé le déficit causé à mon souper et dès lors, j’examinai toujours soigneusement l’estomac des animaux dont je faisais ma nourriture.

J’étais un matin couché près d’un petit bouquet d’arbres qui croissaient au bord du ruisseau : je suivais avec intérêt les évolutions des martins pêcheurs alcyons qui décrivaient à la surface de l’eau leurs cercles rapides.

Cet oiseau, long d’environ vingt-cinq centimètres, a la poitrine blanche traversée par un large ceinturon bleu, ainsi que les ailes ; une tache blanche s’étend entre le bec et l’œil, et les plumes du sommet de la tête se dressent élégamment en forme de huppe : il porte en Amérique le nom de Jaguacati.

Rien n’était gracieux comme ces jolis animaux, lorsque, partant comme un trait de la branche où ils étaient perchés, ils se précipitaient sur le