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chap. xvi. — un village indien, etc.

fis signe que je désirais prendre quelque repos.

Je restai longtemps plongé dans de tristes réflexions, songeant avec regret à mes amis, à ma patrie si loin de moi, à la triste existence que j’allais mener au milieu des Peaux-Rouges, qui généralement sont cruels.

J’aurais dû profiter de leur reconnaissance, pour me faire guider jusqu’à Saint-Louis. Je pensai que je serais peut-être témoin de scènes de meurtre et de carnage, et mon courage m’abandonna.

Bientôt cependant, surmontant cet abattement passager, je réfléchis aux découvertes que me promettait cette vie au milieu de pays si peu connus, aux productions de toute espèce dont je n’avais aucune idée, à ces peuplades dont j’apprendrais les mœurs, les coutumes et les usages ; alors mes pensées prenant un autre cours, je me souvins de la liberté qui m’était laissée d’aller, de venir, de quitter les Indiens quand cela me conviendrait, et je me décidai à visiter le village dans lequel je me trouvais.

Je sortis de ma hutte vers les dix heures du matin.

En traversant le village je remarquai qu’il était divisé en deux parties distinctes, s’étendant sur