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chap. xvi. — un village indien.

Deux événements qui se succédèrent à peu de jours de distance furent la cause de ma réputation comme médecin, réputation que la couleur de ma peau suffisait du reste pour me donner, car dans l’opinion des Peaux-Rouges, un blanc vient au monde avec la science médicale infuse, et ils prennent pour de la mauvaise volonté le refus que fait un Européen de se rendre près d’un malade.

Un matin, une femme tout éplorée passa rapidement devant la porte de ma hutte en jetant des cris de désespoir. Elle se rendait au wigwam du sorcier de la tribu pour obtenir quelque amulette qui sauvât son enfant dont la vie était menacée.

Je lui fis rebrousser chemin et je la suivis à sa demeure ; c’était celle d’un des guerriers les plus courageux de la tribu.

Un pauvre enfant de sept à huit ans était étendu sur les nattes qui couvraient le sol et se tordait en poussant des plaintes déchirantes dans des spasmes et des convulsions.

Son estomac était froid et les extrémités des membres étaient raides et glacées. En regardant autour de l’enfant que j’avais pris sur mes genoux et dont je cherchais à ouvrir la bouche, j’aper-