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les antilopes. — panique.

Il prit une perche qu’il avait apportée, y attacha un morceau de peau et se mit à l’agiter doucement au-dessus de l’herbe.

Je vis bientôt une des antilopes plus rapprochée de nous, jeter un regard timide sur l’objet qui flottait à quelque distance d’elle, et comme si elle eût cédé à une attraction semblable à celle que les serpents à sonnettes exercent sur les animaux, elle s’approcha avec précaution, s’arrêtant de temps en temps, et enfin vint de plus en plus près jusqu’à ce qu’elle tombât victime de sa curiosité.

Nous sortîmes aussitôt de notre cachette, car les mouvements qu’elle faisait dans le piège auraient pu briser ses jambes délicates. Le Grand Aigle les lui lia et j’emportai mon antilope sur mon dos.

Je me réjouissais à l’idée de l’apprivoiser et de l’offrir à Berthe quand je reviendrais en Europe ; mais je dus bientôt renoncer à ce plaisir, car ce pauvre animal, malgré tous mes efforts, ne voulut prendre aucune nourriture, et comme je ne voulais pas le tuer, au bout de deux jours je lui rendis la liberté. Ce fut avec chagrin que je le vis s’éloigner de moi, mais j’aurais encore plus regretté de le voir mourir.

Quelques jours après notre retour, le village fut mis en émoi par la nouvelle qu’un parti de Sioux,