aucun danger ; Lewis leur avait donné des preuves de son intrépidité dans leur rencontre avec lui ; ils avaient donc devant eux deux adversaires décidés à mourir, mais à mourir vengés.
Il y eut parmi les Indiens un moment de silence et d’indécision ; mais bientôt, prenant leurs armes, ils se précipitèrent sur nous en poussant des cris de rage.
Je serrai la main de Lewis et nous nous préparâmes à combattre.
En ce moment le Grand Aigle s’avança et, étendant son tomahawk, fit signe qu’il voulait parler.
Le silence se rétablit à l’instant.
Le Grand Aigle vint se placer à quelques pas, et s’adressant à moi :
« Pourquoi, me dit-il, mon jeune frère pâle veut-il s’opposer à la juste vengeance de ses frères ? Ne sait-il pas que le chasseur blanc a versé le sang des Aricaras et que trois de nos plus illustres guerriers sont allés rejoindre nos pères au pays du Grand-Esprit ? Qu’il cesse donc de s’opposer à notre justice, ou la colère de ses frères retombera sur lui. »
« — Que le puissant chef qui est devant moi me permette de parler, répondis-je, et qu’il me promette de m’écouter jusqu’à la fin : il verra