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un prisonnier.

Les femmes qui s’étaient approchées avaient fait trêve à leurs injures. Cependant tout était encore en question et un seul mot pouvait nous perdre, car nous n’avions pas l’espoir de sortir vivants d’une lutte aussi inégale, quand le Grand-Aigle posa son tomahawk à terre et dit : Si les chefs et les guerriers consentent, je souscris aux conditions de mon frère ; le visage pâle aura la vie sauve. Aussitôt, deux Indiens sortirent du cercle : c’étaient l’Œil perçant et le Renard.

J’avais guéri la femme du premier d’une fièvre qui la minait et j’avais sauvé l’enfant du second des suites d’un empoisonnement.

Notre frère blanc a bien parlé dit l’un, que ses propositions soient acceptées. Le Renard dit la même chose, et bientôt tous les guerriers furent du même avis. Il y eut bien quelques murmures, mais le danger était passé et je remerciai Dieu du fond de mon cœur du courage et de l’éloquence qu’il avait mis en moi dans ce terrible moment.

Le Grand-Aigle et tous les guerriers vinrent nous serrer la main et il fut convenu que quelques jours après Lewis, moi et une vingtaine d’Indiens, nous partirions pour aller à la recherche d’une des caches de Lewis, qui renfermait les présents qu’il devait faire dans la tribu.