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l’incendie. — trait d’héroïsme.

ment mon pied heurta le plat-bord, me fit perdre l’équilibre ; et comme l’Indien allait me fendre la tête je reçus une flèche dans l’épaule droite et je tombai dans l’eau.

« J’entendis le cri que vous poussâtes en venant me porter secours au moment où moi-même je disparaissais dans la rivière.

« J’étais engagé dans les herbes du fond de l’eau, je me sentais étouffé et ce n’est que par un effort inouï que je parvins à remonter à la surface ; ma blessure m’avait engourdi le bras et je ne pouvais nager que d’une main, je cherchai à vous rejoindre pour vous sauver ou partager votre sort, mais la violence du courant m’avait entraîné si loin, que quand je pus prendre terre et revenir à l’endroit de la lutte, vous aviez disparu.

« J’étais sans armes et mon épaule me faisait horriblement souffrir quoique la blessure n’offrît aucun danger, car elle guérit rapidement. Je passai la nuit sur un arbre et le lendemain je suivis la piste des Pieds-Noirs.

« J’aperçus les pas de deux Indiens plus marqués, plus enfoncés en terre que les autres d’où je conclus qu’ils devaient porter un fardeau. Vous n’étiez donc pas mort, mais vous