CHAPITRE II
le loup. — éducation de wilhelm.
n jour d’hiver qu’il avait mené brouter sa chèvre,
son caractère aventureux et désireux de
voir l’avait entraîné sur la lisière de la forêt Noire.
Il avait à peine pénétré sous les sombres ombrages
des sapins couverts de neige, qu’il fut
tiré de sa préoccupation par les bêlements de sa
chèvre. Aussitôt, portant ses regards de son côté,
il la vit le cou tendu, les yeux fixes et le corps
agité d’un tremblement universel ; frappé de ces
signes de frayeur, il courut précipitamment vers
elle, cherchant à deviner quelle pouvait être la
cause de son effroi ; il ne fut pas longtemps à
l’apprendre, car ses yeux se rencontrèrent avec
ceux d’un animal que, d’après les descriptions
que son père lui en avait faites, il reconnut être
un loup.
Dans le premier moment, il faut l’avouer, Wilhelm fut effrayé et resta immobile ; mais sur-