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retour en europe. — récompense.

contre la barrière, car il n’avait pas la force d’aller plus loin.

Un domestique, étonné de son trouble, s’avança et s’informa poliment de ce qu’il voulait : machinalement Wilhelm prononça le nom du baron : « Si Monsieur veut me suivre, j’aurai l’honneur de l’annoncer. » En finissant ces mots le domestique le précéda et l’introduisit dans la bibliothèque en disant qu’un étranger désirait parler à monsieur le baron.

Ce dernier se leva, fit quelques pas vers le jeune homme et lui demanda en quoi il pouvait lui être agréable, car il ne reconnaissait pas dans le beau cavalier de vingt-six ans, l’enfant qu’il avait embarqué dix ans auparavant. Mais Wilhelm était trop ému pour pouvoir prononcer un seul mot et il restait les yeux fixés sur le baron, sans parler. À la fin, surmontant l’émotion qui l’oppressait, il se précipita dans les bras de M. de Wolfensheim en lui demandant à travers les sanglots qui étouffaient sa voix s’il ne reconnaissait plus le petit Wilhelm qu’il aimait tant.

À cet organe qui alla vibrer jusqu’au fond de son cœur, le baron lui rendit ses caresses et donna un libre cours à la joie qui inondait son cœur.