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chap. iii — départ de wilhelm.

tence de notre héros. Au milieu de la tourmente, Wilhelm déploya un grand sang-froid et une habileté dont on ne l’aurait pas cru capable : il mérita les félicitations du capitaine et les louanges de tous ses camarades. Notre jeune homme s’était trompé sur le véritable aspect de sa vocation. En embrassant la profession de marin, il avait été plutôt poussé par son esprit aventureux et son amour pour les voyages et pour l’histoire naturelle, que par un goût spécial vers l’état militaire ; mais, accoutumé dès son bas âge à sacrifier ses inclinations à ses devoirs, il était parvenu par son obéissance, sa bonne conduite et son exactitude dans son service, à mériter l’estime du commandant et des officiers, et l’amitié de tout l’équipage.

La magnifique végétation qui se montrait à ses regards toutes les fois que le navire longeait la côte, lui faisait vivement désirer d’aller à terre ; aussi saisit-il avec empressement l’occasion qui se présenta de partir avec le canot qui devait faire de l’eau dans la petite anse des Tortues, ainsi nommée par la grande quantité de ces animaux qui viennent y déposer leurs œufs dans le sable.

Wilhelm arrivé à terre, n’étant retenu par aucun service, prit son fusil, des munitions, quelques provisions, et s’avança dans l’intérieur du