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les peaux-rouges

Tout en causant, nous étions arrivés vers les limites de la vallée, et après nous être frayés à l’aide de la hache un chemin au milieu d’une forêt hérissée de broussailles et de lianes, nous étions arrivés sur un large plateau qui s’étendait à perte de vue. Il était semé de bouquets de bois et de rochers énormes qu’une révolution terrible de la nature avait dû faire rouler jusque-là du sommet des hautes montagnes dont on apercevait à l’horizon la ligne bleuâtre se confondre avec le ciel.

Tout à coup Lewis s’arrêta, se pencha vers le sol et me montra des traces imprimées sur l’herbe humide.

« Un pied d’homme, s’écria-t-il ; deux Indiens de la tribu des Pieds-Noirs ont passé ici il y a peu de temps suivant la même route que nous ; je les reconnais à l’empreinte de leurs mocassins[1]. »

Je lui fis observer que je ne voyais que la trace d’un seul homme et que nul indice ne m’indiquait qu’ils fussent deux.

« Penchez vous, me dit-il, et remarquez que la lanière de cuir qui attache le mocassin du

  1. Espèce de chaussure en usage chez les Indiens Peaux-Rouges.