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la poursuite.

d’une rame frappant l’eau avec précaution. À tout hasard je me mis en défense, quand j’entendis à trois reprises le cri du martin-pêcheur ; c’était le signal convenu avec Lewis ; en effet, quelques minutes après il aborda en face de moi.

Son canot était construit à la manière indienne. Il pouvait contenir huit à dix personnes, et deux hommes suffisaient pour le manœuvrer facilement. Creusé dans le tronc d’un arbre, il était léger, enfonçait peu dans l’eau et était relevé élégamment aux deux extrémités. Une longue perche mobile, placée au milieu et en travers, servait de balancier au besoin et rendait cette embarcation parfaitement sûre.

Nous procédâmes de suite à notre déménagement, et après avoir mis notre canot en sûreté dans l’épaisseur des roseaux, nous attendîmes la nuit pour nous embarquer.

Nous devions descendre la Fourche de Jefferson jusqu’au Missouri, puis remonter le cours d’eau près duquel était la cache de Lewis, pour de là gagner quelque établissement européen d’où nous pourrions nous diriger ensuite sur Saint-Louis.

Ce n’était pas sans regret que je quittais ces