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la poursuite.

guait facilement les rives de la Fourche. Elles étaient hautes et escarpées et projetaient leur ombre sur le lit de la rivière. D’énormes arbres croissaient sur les rocs et laissaient pendre jusqu’au niveau de l’eau les lianes parasites suspendues à leurs branches ; de distance en distance les rives se rapprochaient et formaient un étroit canal entièrement couvert par le feuillage des arbres qui joignaient leur cime.

Les vers luisants et les mouches phosphorescentes faisaient briller dans l’herbe épaisse leur lueur bleuâtre et s’agitaient comme autant de feux follets.

On entendait au loin les hurlements des loups et des renards, que dominait de temps en temps le sourd miaulement des jaguars.

Rien n’était beau comme la majesté de cette nuit calme et tranquille, où la présence de l’homme n’était révélée que par le passage de notre frêle embarcation.

Lorsque le jour parut, nous tirâmes notre canot dans les roseaux, et après l’avoir soigneusement caché, nous passâmes toute la journée assis au pied de grands arbres au sommet d’un rocher escarpé, car nous ne devions voyager de