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wilhelm prisonnier.

j’avais été brave dans le combat, je mourrais de la mort des braves, par le feu.

Aussitôt les femmes apportèrent des brassées de bois sec, pour que la fumée ne fût pas trop épaisse et ne m’étouffât pas avant que j’eusse senti les terribles atteintes du feu ; elles les placèrent à quelque distance du poteau par raffinement de cruauté pour que mon supplice fût plus long et mes tortures plus grandes.

J’avais remis mon âme à Dieu ; j’avais dit adieu à tout ce que j’avais de cher sur la terre ; mes souvenirs s’étaient reportés aux lieux où s’était passée mon enfance et je restai calme devant ces horribles préparatifs.

Je n’avais fait de mal à personne excepté pour défendre ma vie menacée ; j’avais exposé mes jours pour sauver ceux de mes semblables ; j’avais toujours suivi les conseils de l’honneur que m’avaient donnés mon père adoptif et le baron, et confiant dans la miséricorde divine, je m’apprêtais à aller rejoindre au séjour éternel le digne Berchtold et mon bon Lewis qui m’y avaient précédé.

Ce calme que je puisais dans mes croyances et dans la pureté de ma conscience fut pris par les