Page:Faugère - De la révulsion au point de vue théorique.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 43 —

la fois dans une douleur produite, dans une fluxion sanguine capable de détourner la douleur pathologique et de la fixer au lieu de la révulsion, en outre de détourner l’afflux sanguin qui s’opère sur l’organe malade pour l’amener aussi au lieu de la révulsion, on conçoit que moins la distance sera grande entre l’organe malade et le lieu de la révulsion, plus la transposition de la douleur, plus l’afflux sanguin seront faciles et prompts à détourner ; qu’au contraire, plus cette distance sera grande, plus ces deux effets, et surtout la dérivation sanguine seront lents et tardifs à s’opérer. »

L’idée de M. Raynaud est bien exprimée dans ce texte, mais d’une manière moins précise, moins hardie.

La conclusion à tirer de ce raisonnement est qu’il faut révulser sur les points sympathisants.

Peut-on se servir d’organes malades ? — Il semblerait d’abord qu’on dût placer les révulsifs sur des sièges malades, afin que, l’irritation apportée par le médicament s’ajoutant à celle qui existe déjà, on obtînt une action plus forte et partant plus efficace. Nous verrons, en pénétrant dans la question, que ce principe n’a rien de fixe. Supposons que nous avions un sujet atteint de congestion cérébrale et d’entérite aigüe en même temps ; administrerons-nous un drastique pour révulser la maladie cérébrale ?… Les bons cliniciens nous diront non. Voyons si les raisons théoriques confirment cette conduite.

Tout est réciproque dans la révulsion ; la définition que nous en avons donnée le prouve bien ; or, il existe deux maladies à différents degrés d’acuité : l’une, la plus forte,