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pédiluves irritants, mais, si l’affection persiste, on emploie les purgatifs. Au premier abord, cette conduite semble en désaccord avec le principe posé, mais la contradiction n’est qu’apparente. En effet, un purgatif ne jouit pas seulement de la propriété évacuante révulsive, c’est-à-dire capable de contrebalancer ou de diminuer un flux, il possède encore la vertu de produire : 1° une hypérémie à un degré plus ou moins prononcé ; 2° une déplétion du système circulatoire qui favorise la résorption de la congestion. Un vieil adage dit : « purger, c’est saigner. » Si cette formule n’est pas l’expression exacte de la vérité, elle est vraie du moins pour les effets immédiats de la purgation et de la saignée, c’est-à-dire la déplétion ; la purgation remplace donc l’évacuation que produit la lancette ou la flamme. Voici comment M. Tabourin explique cette action : « Les purgatifs, en irritant la muqueuse intestinale et en appelant dans le système circulatoire abdominal une grande quantité de sang, exercent à l’égard des autres parties du corps, et notamment de la peau, de la poitrine, des centres nerveux, des membres, etc., une action révulsive très énergique et d’autant plus puissante qu’elle s’établit sur une surface énorme chez les herbivores, et dépassant celle de la peau elle-même en étendue. » Nous pourrions multiplier ces exemples, mais sans aucun profit : le bon sens médical fait indiquer les diurétiques, les purgatifs, les sudorifiques contre les dépôts hydropiques, parce qu’en évacuant par les émonctoires naturels de l’économie une certaine quantité de sérosité, on diminue ainsi, et d’une manière proportionnelle, le liquide épanché dans les divers tissus de l’organisme.