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mais une fois partis de ces riches prairies, ils en sont à peu près complètement privés.

C’est vers la fin de mai, que les troupeaux quittent les fermes pour se rendre à la montagne, où ils vont être exposés à toutes les intempéries, les veaux exceptés ; car, tous les soirs ils sont enfermés, tandis que leurs mères parquent. Il ne reste alors à la ferme que quelques jeunes animaux qui doivent être vendus, et les bêtes de travail.

Chaque ferme a sa montagne, où seule, elle a le droit de conduire ses animaux. Il n’en a pas toujours été ainsi ; car, anciennement il y avait une partie commune, les ayguades, où les propriétaires voisins avaient le droit de conduire leurs animaux. Cette pratique offrait de telles difficultés qu’elle est à peu près abandonnée. De nos jours, il n’y a que la division de la montagne en Fumade, qui est la meilleure partie grâce au parcage, et en ayguade, qui est simplement utilisée pour le pacage ; c’est sur la première qu’est construit le buron ou châlet, destiné à la fabrication du fromage. Une montagne est reconnue bonne, quand 80 à 90 ares nourrissent une vache et son veau, ce qui constitue une tête de montagne. Moyenne quand il faut 100 ou 120 ares, mauvaise au-dessus de ce chiffre. L’émigration des troupeaux dure ainsi jusqu’aux premiers jours d’octobre, à cette époque ils reviennent à la ferme où ils utilisent les regains et les dernières herbes ; ils ont alors une nourriture abondante, qui les met en bon état et leur permet de supporter plus facilement les privations de l’hiver.