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impossible de réunir sur un même sujet ces deux conditions, sans préjudice pour l’une ou pour l’autre. L’expérience a démontré qu’un bœuf peut travailler et fournir en même temps beaucoup de viande de bonne qualité ; or, les caractères donnés plus haut sont bien en rapport avec les besoins actuels. En effet, un bœuf à croupe garnie de puissants muscles, sera-t-il moins propre au travail qu’un autre à croupe étroite ? Cela ne peut s’admettre : quant à l’ossature, on a cru qu’elle devait être forte pour tout animal de travail ; on pourrait y croire si des exemples fréquents ne venaient prouver le contraire. Il suffit d’examiner le cheval arabe, on voit que malgré sa tête légère et son ossature fine, il est doué d’une puissance musculaire remarquable. Ne voit-on pas tous les jours des bœufs à ossature fine faire un aussi bon travail que d’autres à ossature très forte ? Conformation qui les déprécie considérablement quand ils doivent être vendus à la boucherie. Croit-on que les taureaux primés se rapprochant des caractères donnés plus haut, fassent de plus mauvais bœufs de travail, que d’autres à cuisse fendue et ossature forte ? Évidemment non, et on a tort de vouloir conserver à la race son titre de travailleuse, sans l’améliorer au point de vue de la boucherie, car ces deux propriétés ne s’excluent pas absolument. Il n’en serait pas ainsi si l’on voulait faire des animaux exclusivement d’abattoir ; mais ce serait méconnaître les besoins du pays que d’exiger une semblable chose.

En résumé, je crois que les diverses aptitudes