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nal multiplié par 100 (indice général de 1914), par le nombre indice du coût de la vie.


Statistiques indiquant : Le salaire nominal, le coût de la vie et le salaire réel des principaux pays


NOTA. — Ces chiffres sent ceux publiés par les services officiels des différents pays. Nous ne pouvons les contrôler en raison de l’absence de statistiques dressées par la classe ouvrière de chaque pays — ce sont des chiffres moyens pris par corporation. Ils s’appliquent à la métallurgie.


Statistique particulière à l’Allemagne pendant la grande crise économique et financière de 1922



Statistique particulière à l’Autriche pendant la grande crise économique et financière de Juin 1920 à Décembre 1922.



On remarquera par l’examen des tableaux ci-dessus, que le pouvoir d’achat on salaire réel a diminué, se trouve au-dessous de celui de 1914, pour l’Angleterre, la Belgique, les États-Unis et l’Italie, c’est-à-dire que sauf les neutres : Suède, Danemark, Norvège, Pays-Bas, tous les pays ayant participé à la guerre sont affectés par la vie chère et que le pouvoir d’achat, du consommateur y a sensiblement diminué, ce qui corrobore pleinement notre expose objectif du début.

En ce qui concerne l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, atteintes par des crises économique et financière, on remarquera de quelle façon a agi sur le salaire réel, la debâcle financière de ces pays, ce qui confirme egalement ce que nous affirmons.

Enfin, et bien que le gouvernement français s’abstienne soigneusement de nous renseigner, nous savons que la baisse du franc, l’inflation qui suivit, portèrent le coût de la vie a 470 alors que les salaires atteignent 380, ce qui ramène le salaire réel ou pouvoir d’achat du producteur — consommateur français a 89 % de sa valeur de 1914.

Les remèdes à une telle situation sont presque nuls ou empiriques. Les mesures gouvernementales contre la vie chêre restent sans effet. Il ne pourrait y avoir qu’un palliatif — nous disons bien : palliatif — le développement des coopératives de consommation afin de « régulariser » le marché dans une certaines mesure. Ce remède ne pourrait être efficace que si ces coopératives pouvaient se soustraire à la pression des spéculateurs en s’approvisionnant directement dans des coopératives de production et chez le producteur libéré des spéculateurs.

Nous ne sommes pas près d’en être là. Le capitalisme ne permettra d’ailleurs jamais que nous atteignions ce stade qui marquerait la fin de son rôle. Ce n’est que par la transformation du système social qu’on pourra efficacement porter remède à un tel mal. — Pierre Besnard.


CHIMIE. — Voir Sciences naturelles.


CHÔMAGE. n. m. Le chômage est la période pendant laquelle une Industrie est momentanément arrêtée. Le chomage peut être partiel ou total, local, national. Il se peut aussi qu’une usine, un atelier, une entreprise, une exploitation ne marchent qu’au « ralenti ». Ce moyen est souvent employé pour ne pas créer des troubles. Dans ce cas les ouvriers ne font plus qu’un certain nombre d’heures par jour et parfois par roulement, ne travaillant que quelques jours par semaines. Le chômage, c’est donc pour l’ouvrier, l’arrêt forcé du travail. Le chômage tient à des causes multiples : incapacité du capitalisme d’organiser la production d’une façon rationnelle, limitation du capital-argent, mauvaise répartition des matières premières, spéculations sur celles-ci et sur les produits, afflux de main-d’œuvre sur un point donné par voie d’immigration organisée par le patronat, fabrication intense de produits spéciaux et nouveaux dont l’offre arrive à dépasser la demande, sous-production des objets utiles, journées trop longues. Telles sont les causes générales et principales qui engendrent le chômage sous toutes ses formes et à toutes les époques.

Il convient cependant, dans les temps actuels d’y ajouter celles qui résultent de l’instabilité du change des monnaies, des écarts considérables qui existent entre ces changes et rendent presque impossible l’approvisionnement, en matières et en produits, des pays à change bas dans les pays à change élevé.

Cette crise des changes a produit après la guerre de 1914/18 un chômage intense en Angleterre et en Amérique, où des stocks de charbon, de fer, d’acier, de