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Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/214

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l’effort d’où la démocratie naîtra. Avec les idoles de bois, avec les monstres bariolés des vieux temples, l’oligarchie, le pouvoir confié à une caste qui symbolise, au fond, la révélation acceptée, est morte. La tyrannie, la science de gouverner reconnue à un seul et dont l’apogée coïncide, au vie siècle, avec la détermination de la science sculpturale, la tyrannie est ébranlée quand le mouvement de la vie envahit la forme archaïque, et les premières statues qui bougent sont celles des meurtriers du roi d’Athènes, Harmodios et Aristogiton. Alors les forces écrasantes qu’Eschyle posait comme des blocs sur l’âme humaine s’ébranlent, avec Sophocle, pour se pénétrer, agir les unes sur les autres, faire rayonner leurs énergies équilibrées en conscience et en volonté. Alors Phidias transporte dans le marbre le balancement de la vie. Alors, l’homme est mûr pour la liberté, et la démocratie, expression politique passagère de l’antagonisme et de la concordance des forces dans l’harmonie cosmique, apparaît.

Alors, de toutes les Acropoles, sortent des Parthénons. Le chef de la démocratie les inspire, le peuple y travaille, le dernier des tailleurs de pierre reçoit le même salaire que l’architecte Ictinos et le sculpteur Phidias. Aux fêtes des Panathé-