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Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/318

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même erreur toutes les fois qu’ils visent à l’effet avant de songer à la fonction. Telles coupes d’argent romaines ont leur vasque encombrée de formes ciselées. On peut à peine y boire. Jouisseur et positif, le Romain divague quand il aborde la spéculation, l’idée générale, le symbole. Dès qu’il s’agit de satisfaire ses instincts les plus matériels, il dit des choses admirables.

Pas d’ornements sur ses aqueducs, ses ponts, ses thermes, très peu sur ses amphithéâtres, et ce sont, avec les portraits positifs, ses seules œuvres d’art réelles. Nus, droits, catégoriques, acceptant leur rôle, ils présentent des murs terribles, des entassements de matière dorés par le feu méridional, craquelés et blanchis par les gelées du Nord, des voûtes aériennes sur des piliers cyclopéens, des théories d’arches géantes enjambant les vallons, les marécages, crevant les barrières rocheuses