Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art médiéval, 1921.djvu/69

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héros, les éléphants, les tigres gardiens du temple ou qui bordent les avenues, les immenses cobras aux sept têtes écartelées qui encadrent les frontons ou rampent le long des balustrades, ont malgré leurs massues, leurs griffes, leurs dents, un visage d’indulgence et un sourire d’accueil. Bouddha est tout amour. Les forces de la terre l’ont pénétré pour s’épanouir en humanité dans son être. Ainsi des arbres noirs pleins de sucs vénéneux, pleins d’épines, et parcourus, des racines aux feuilles, de bêtes distillant la mort, portent, à leur plus haute branche, une fleur.

L’histoire de Çakia-mouni, de sa naissance à son sommeil nirvânique, fleurit les murs des sanctuaires. Le sculpteur khmer s’est attendri sur l’homme-dieu d’Orient, comme vers le même temps, l’artisan gothique s’attendrissait à raconter la naissance et la passion de l’homme-dieu d’Occident. Partout de bons sourires, partout des bras ouverts, des têtes inclinées sur des épaules amies, des mains jointes avec douceur, des élans