Page:Favre - Le Vélocipède, 1868.djvu/8

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Je reçus de toutes parts une foule de lettres émanant de gens érudits, à en juger par la nature de leurs réflexions et de leur style, et tous désireux de faire connaissance avec le Vélocipède.

A Valence, il se forma un Véloce-club qui comptait parmi ses membres toutes les professions libérales : avocats, avoués, médecins, banquiers, tous montaient sur cet instrument qui sert encore de risée à certains petits écrivailleurs dont la mission est de noircir du papier pour l’usage de ceux qui aiment à lire peu et surtout à rire de peu.

Les demandes qui me furent faites me montrèrent combien étaient insuffisantes les ressources que j’avais à Voiron et dans les environs pour y faire fabriquer des Vélocipèdes en quantité.

L’amour du lucre s’en mêla, et ceux qui travaillaient pour moi, à qui j’avais fait modifier, non sans peine, toutes les pièces d’un Vélocipède, comprirent enfin que la peine que j’avais prise pour le répandre devait nécessairement donner un profit et qu’il n’y avait rien de plus simple que de s’appliquer ce profit.