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À Travers l’Inde en Automobile

« bourkas » tombants essaient, debout sous l’auvent, des pantoufles de velours, elles marchandent âprement, avec emportement pour un demi « pice ». Dans les boutiques, les plateaux de cuivre rouge, des aiguières au col étranglé, des porcelaines verdâtres, des vases de terre cuite, des coffrets d’étain gravés s’entassent à côté des poignards, des épées rouillées, des couteaux courts aux manches d’ivoire ou d’argent, que les Pathamps dissimulent dans les plis de leur large ceinture d’étoffe. Autour des samovars fumants, des enfants boivent à longs traits du thé bouillant ; les passants, envieux de cette jouissance interdite par le jeûne du Rhamadan, leur paient plusieurs tasses de ce liquide trouble, escomptant à la vue de leur ineffable gloutonnerie, le plaisir qu’ils auront eux-mêmes au coucher du soleil à se repaître de gâteaux et de friandises.


Tourneur de bracelets

La rue des bijoutiers est très spéciale, bordée d’habitations blanches, dont les toits simulent des réductions de dômes de mosquées. Assis dans les pièces carrées, ouvertes au ras du trottoir, les orfèvres, les sculpteurs façonnent de délicats chefs d’œuvre avec l’outillage grossier d’un forgeron européen. Chez les tourneurs de bracelets, il y a grande affluence, l’artiste tient entre des pinces de cuivre des fils d’or, des lingots d’argent, qu’il