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Junaghad et le Girnar

turbans cerise, violet, et vert, qui se succèdent le long des flancs grisâtres de la montagne, en s’interpellant et en chantant.

Quelques vieillards, de vieilles femmes nous croisent, la plupart à pied, ayant ramassé des fagots de bois mort, des faisceaux de longues herbes. Ils sont rajeunis part cette visite aux lieux saints. De distance en distance, des refuges aux allures de temples minuscules, contiennent des cruches de cuivre pleines d’eau potable, destinée à rafraîchir les dévots éreintés.


Ascètes du Girnar. Pèlerins des basses castes. Moine Jaïn.

Dans chaque anfractuosité du rocher, vivent des ermites, des solitaires ; ils nous poursuivent de leurs supplications. L’un d’eux agite une sonnette, l’autre tape un tambour jusqu’à ce que, lassés par leur importunité, nous leurs jetions, au passage, quelque obole. Tous les cultes voisinent à Girnar. À côté des dieux orthodoxes, les jaïns hérétiques viennent adorer Heminath et Adinath, les plus célèbres Tirtankars, Shiva y a des sanctuaires et Krisna des autels ; on y vénère la force meurtrière de Kali et la clémente bonté de l’Amba Mata, la mère des dieux.