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À Travers l’Inde en Automobile

Nagar doit observer pour se conserver pur, pendant qu’il mange, sont une des plus frappantes indications de la mentalité de ces races indoues, esclaves d’une tradition qu’elles acceptent sans discussion, tout en reconnaissant son inutilité et sa mesquinerie. La force de la coutume, malgré toute l’influence européenne, a régné et règnera encore, pendant de longs siècles, aux Indes, car les plus avancés parmi les Indous, dans la voie des réformes occidentales, restent toujours secrètement attachés à quelques-uns des préjugés indigènes. Le Takoor de Bhavnagar, dont l’État est organisé entièrement sur les plans proposés par le Gouvernement britannique aux Princes tributaires et qui s’attache à copier en tout et pour tout ses maîtres, donne actuellement une preuve évidente de la vitalité de certains sentiments indigènes. Veuf, sans enfants, il songe à se remarier ; l’un de ses voisins, le Takoor de Gondal, lui avait fait proposer sa fille, une jeune personne élevée à l’européenne par des gouvernantes anglaises. Avec une irréductible logique indigène, le Maharadja, que notre civilisation enchante, cependant, répond peu galamment que si une femme cloîtrée cause mille ennuis à son époux, une femme libre double la somme de ses tribulations.