Page:Faydit de Terssac - À travers l’Inde en automobile.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
À Travers l’Inde en Automobile

 Les corrections sont expliquées en page de discussion


4 MAI.


Un rayon de soleil glissant sur mes paupières m’éveille de sa chaude caresse. La vie renaît avec le jour et l’étroite cour s’emplit de bruits rustiques. Les grands buffles gris fer sortent en beuglant des étables environnantes, guidés par des marmots, juchés entre leurs cornes recourbées ; les feux de brindilles pétillent devant les huttes ; les chiens roux jappent après les corbeaux qui s’abattent en bandes hardies sur les corbeilles de « paddy » (riz non décortiqué).


Au Réveil dans la Jungle

Les femmes sont déjà au travail. Elles avivent les braises de leurs souffles légers et font bouillir dans des marmites de terre un mélange de riz et d’orge, qu’elles remuent avec une tige de bambou. Quelques unes bercent des enfants criards, d’autres, épuisées, reviennent d’une mare lointaine, portant sur la tête des cruches pleines d’eau saumâtre. Une étoffe de coton crème agrémentée d’une bordure rouge ou bleue, ceint leur taille, s’enroule autour des hanches, des jambes, remonte sur la tête et les épaules en draperie collante. Une amulette informe en corail ou en cuivre, des bracelets de verre, bleu ou blanc, des cercles d’étain aux pieds, complètent la sommaire parure des plus aisées. Leur physionomie