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En Bengale

être plus dépourvus de sens moral, plus insensibles à tout en dehors des coups, plus menteurs, plus vilains, de toutes façons et en toutes choses que ces malheureux indigènes. Ils font ordinairement partie des plus basses castes de parias, de Goalas ou des Tyans du Bengale, primitivement, détrousseurs de grand chemin, voleurs, assassins, ils n’ont pour ainsi dire pas de caste, et par ce fait même aucun frein, aucune règle de conduite, si ce n’est un intense amour du lucre et une duplicité devenue grotesque par son intensité.

Il y a quelques beaux caractères parmi les « peons » (courriers), membres généralement de certaines classes brahmaniales ou guerrières, qui ne frayent pas volontiers avec les serviteurs. Souvent de longues discussions s’engagent entre eux sur l’excellence de leurs castes réciproques, ce flot pressé de paroles ne cesse pas avec le jour et dans la nuit un murmure de voix chicanières s’élève encore, accompagnant l’aboiement lointain des chiens sauvages et la clameur aiguë des chacals.