Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/133

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supplications aux dieux de sa famille. La récompense de cet acte méritoire fut que le brahmane eut un fils de la brahmanî ; on l’appela Devadatta. Le père de Devadatta lui fit lire assidûment les Çâstras, le maria, puis, s’appliquant à méditer sur le Samsâra, il se mit de sa personne à parcourir les étangs consacrés, pendant que Devadatta, appliqué à la vie domestique, restait à la maison.

« Un jour que Devadatta était allé à la forêt afin d’en rapporter du bois pour le sacrifice, le roi Vikramâditya, monté sur son cheval, vint dans cette même forêt pour chasser. Il allait de lieu en lieu à travers la forêt, avec toute son armée, à la poursuite du gibier. Le roi Vikramâditya, tourmenté par la soif, errait dans la forêt, quand il se trouva face à face avec le brahmane appelé Devadatta. Le roi, apercevant ce brahmane, lui témoigna du respect et lui dit : — Hé ! brahmane, j’ai bien soif ; fais-moi boire de l’eau. À ces mots, le brahmane prit un fruit excellent, bien doux, bien mûr, de l’eau bien fraîche et offrit le tout au roi. Le roi mangea le fruit, but l’eau et fut complètement remis. Après quoi le brahmane lui montra le chemin, et il retourna chez soi.