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caste, sans jamais commettre de transgressions ; ils observaient continuellement les préceptes des Çâstras, ne mettaient jamais leur satisfaction dans l’injustice, faisaient toujours des efforts pour s’entr’aider. À la fin de leur vie, ils ne tenaient pas des discours menteurs[1], et, comprenant que leur corps n’était pas destiné à durer, ils méditaient constamment par la science sur l’âme suprême.

« Il y avait dans cette ville un marchand nommé Dhanadatta. Ce Dhanadatta était si riche que lui-même ne connaissait pas le compte de ses richesses, et des catégories d’objets qui n’existaient dans aucune ville se trouvaient dans la maison de Dhanadatta. Un jour, Dhanadatta fit cette réflexion : Les bons offices servent pour l’autre monde. Si je n’acquiers pas cette sorte de mérites, quelle sera ma destinée ? — Cette idée s’étant bien fixée dans son esprit, il pratiqua largement et en diverses manières la loi du don, puis alla en pays étranger pour visiter les étangs sacrés. Après avoir passé par divers étangs, il arriva à une île de la mer. Il y

  1. C’est-à-dire : niant la vie future.