Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sage souriant, resta dans la salle à manger du Râxasa. À l’heure du repas, le Râxasa entra en ce lieu et, voyant l’homme éminent, lui dit : Ô homme, l’heure de ta mort est arrivée, tu n’as point de peur et tu souris ! Qui es-tu donc, toi qui m’accordes de faire connaissance avec toi ? — Vikramâditya répondit : Qu’est-il besoin de faire connaissance ? Mange-moi. — Le Râxasa content dit : Ô homme excellent, tu es fort vertueux, je suis content de toi. Demande-moi ce que tu désires d’entre les choses qui sont dans mes états. — Le roi lui répondit : Si tu es content de moi, ne fais plus de mal aux créatures à partir d’aujourd’hui. » — Aussitôt le Râxasa donna son assentiment en disant : Qu’ainsi soit ! — Le roi, s’élevant au moyen de ses chaussures magiques, retourna dans sa capitale ; et depuis, les sujets du Râxasa ne furent plus molestés. »

Après avoir raconté cette histoire, la dixième figure ajouta : « Si tu as une telle capacité de venir en aide aux autres, alors tu es digne de t’asseoir sur ce trône. » À l’ouïe de ces paroles, le roi Bhoja renonça (au sacre) encore ce jour-là.