Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/177

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beauté suprême arriva sur le bord du fleuve ; il était mourant. Il tomba et dit à tous ceux qui se trouvaient là : Venez vite, vous ; voyez ! Que m’est-il arrivé ? — Mais il avait beau dire : aucune des personnes présentes ne s’approcha de lui.

« Voyant cela, le roi Vikramâditya eut l’esprit pénétré de compassion ; il s’approcha de cet homme, lui donna des soins comme si c’eût été un de ses plus proches parents. L’homme en fut extrêmement satisfait et dit au roi : Homme de bien ! tu es mon meilleur parent ; car il est véritablement un parent celui qui vient en aide à l’heure de la calamité. Aussi il y a dans ma demeure un objet divin appelé Mûlikâ ; je te le donne, prends-le : quelque chose que tu demandes à cet objet, tu la recevras à l’instant. — Après avoir adressé ces paroles au roi et lui avoir remis la Mûlikâ, cet homme expira. Aussitôt un pauvre mendiant s’approcha du roi et lui demanda l’aumône (en disant) : Eh ! grand roi, tu es un grand faiseur de dons ; donne-moi l’aumône de manière que mon indigence prenne fin. — Le mendiant n’eut pas plutôt formulé sa demande que le roi lui donna cette Mûlikâ ; puis, s’élevant à l’aide de ses