Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/184

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et (est infidèle au) devoir. Toi-même, grand roi, toi qui es né d’une grande famille, tu t’es livré au jeu de dés avec ta femme d’une manière excessive, tu as renoncé à t’occuper des affaires de la royauté. Aussi je pense que, avec une extrême rapidité, nous allons être enveloppés ensemble dans le malheur.

« En donnant au roi cet avertissement, la reine était profondément affligée. Incontinent, le roi lui répondit : Eh ! ma chère, bannis toute crainte. Quand nous eûmes perdu la royauté, ce grand arbre sous lequel j’ai fait mon lit, ce grand arbre s’est bien trouvé là ; de même ces cinq individus Yaxas qui étaient sur ce grand arbre et par la faveur desquels j’ai obtenu cette royauté-ci, ces cinq individus Yaxas se sont bien trouvés là. Ainsi, ma chère, songe que tout ce qui doit arriver, arrivera infailliblement : viens donc et jouons aux dés. — Et le roi, après avoir parlé, recommença de plus belle à jouer avec la reine.

« Cependant les cinq individus Yaxas, ayant su que le malheur du roi était imminent, se mirent à délibérer entre eux : Nous avons donné un royaume à ce roi (dirent-ils) : mais ce roi est un homme excessivement mépri-