Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/214

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des récits. Un des Brahmacaris dit : En allant aux étangs, j’ai vu des fleuves et des montagnes où résident les divinités de plusieurs pays. Et il y a une montagne appelée Kanakakrita sur laquelle un Yogî, appelé Trilokanâtha, fait sa résidence ; je n’ai pas pu y arriver, mais j’ai appris de la bouche des gens qui habitent le voisinage que la montagne Kanakakrita est d’un accès extrêmement difficile et que, si on passe par là, il est difficile de conserver la vie. Aussi me suis-je détourné de cette région ; car, avec des efforts, les femmes, les enfants, les richesses et tous les autres biens peuvent se remplacer, si l’on vient à les perdre ; mais, que le corps périsse, mille efforts ne le rendront pas. C’est dans la conservation du corps que consiste la perfection, le succès. Aussi, d’après le Nîti-Çâstra, toutes les préoccupations, toutes les méditations doivent tendre exclusivement à la conservation du corps.

« Le roi, ayant saisi ces paroles d’un Yogî dans l’entretien et parmi les propos de ces Yogîs, se dit : Pour un homme qui a une énergie supérieure, il n’y a point d’actes trop difficiles à accomplir ; pour un homme qui,