Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/226

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Eh ! homme de bien, je te vois pourvu des signes du roi parfait[1] ; aussi je m’imagine que tu es un roi. Or, si un roi cesse de penser à son royaume et se promène en pays étranger, le royaume ne subsistera pas. Le devoir d’un roi est donc de renoncer à toute autre affaire pour songer à (ce qui peut faire) la prospérité ou la calamité du royaume. — À l’ouïe de ces paroles, le roi répondit : Ô homme, sans la loi, un roi a beau penser à (ce qui peut faire) la prospérité ou la calamité des provinces de son royaume, le royaume ne subsistera pas davantage. Si un roi est étranger à la loi, ni sa puissance, ni son royaume ne subsisteront, quand bien même il songerait à (ce qui peut faire) la prospérité ou le malheur de ses États. Par contre, si un roi est attaché à la loi au plus haut degré, il peut bien ne pas se préoccuper de (ce qui serait de nature à amener) la prospérité ou le malheur des provinces du royaume, le royaume subsistera par la force de la loi. Aussi, pour assurer les fondements et la solidité du royaume, c’est à la loi qu’un roi doit s’appliquer, c’est la

  1. Voir récit dix-neuvième, p. 133.