Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/258

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pure perte. — À ces paroles du roi, le joueur reprit : Eh ! grand roi, si tu ne t’es proposé que de me venir en aide, si tel est ton dessein, fais pour moi une chose que je dois accomplir ; promets-le-moi ! — Si, à partir d’aujourd’hui, répondit le roi, tu renonces au jeu, j’accomplirai pour toi ce que tu as à faire ; je l’accomplirai, j’en donne ma parole.

« Quand le roi eut fait cette déclaration, le joueur dit : Eh ! Vikramâditya, homme parfait, écoute : Sur le sommet du mont Suméru est l’autel d’une divinité appelée Manassiddhi. À la partie supérieure de cet autel est un vase d’or rempli avec de l’eau du Gange céleste. Celui qui prendra de l’eau de ce vase d’or, qui rendra hommage à la divinité et lui fera le sacrifice de sa tête, celui-là obtiendra la faveur de la divinité ; elle réalisera ses vœux et lui accordera sa demande. Mais c’est un acte fort difficile à accomplir. Si tu réussis à le parfaire et que tu demandes pour moi le don que tu obtiendras de la divinité en raison de ce succès, je renoncerai au jeu.

« Quand le joueur eut prononcé ces paroles, le roi s’éleva à l’aide de ses chaussures