Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/39

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richesses ; il distribue les siennes à tort et à travers ; il est vrai qu’il en avait en abondance. Il prend à pleines mains dans une mine inépuisable et jette comme au hasard ses trésors incessamment renouvelés. Nous avons quelque peine à tirer de ce flux de libéralités un enseignement sérieux sur le bon emploi des richesses. Les fantaisies de l’imagination indienne, les exagérations extravagantes de ses fictions et de ses conceptions morales étouffent la voix du bon sens et altèrent l’idée du bien.


§ 9. — FATALITÉ, ACTIVITÉ

Nous avons vu tout à l’heure que les richesses viennent et s’en vont en dépit des efforts de l’homme aussi incapable de les attirer que de les retenir. Cet argument est mis dans la bouche de Vikramâditya et surtout d’un jeune prodigue. La question de l’instabilité des richesses et de la fortune se lie à une question plus vaste, celle de la fatalité. Le bonheur et le malheur nous arrivent-ils infailliblement, quoi que nous fassions ? Et n’avons-nous qu’à nous croiser les