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LE TIBET

entre Padmapâni et Avalokiteçvara qu’entre Amitâbha et Çâkya-mouni.

On raconte que Avalokiteçvara-Padmapâni, plongé dans les délices de Soukhavati, fut tellement ému des souffrances des damnés qu’il résolut de les faire cesser par la force de sa méditation compatissante, demandant que sa tête se brisât en mille morceaux s’il ne réussissait pas. Quand il vint pour constater l’effet de sa méditation, l’enfer était déjà rempli de nouveaux damnés. À ce spectacle, sa tête se brisa en mille morceaux. Amitâbha accourant, rassembla ces débris dont il fit dix têtes et lui donna l’assurance que son vœu le plus cher serait un jour exaucé. Avalokiteçvara ne cesse de poursuivre ce but glorieux. Sa mésaventure de l’enfer lui a valu d’être représenté quelquefois avec onze têtes.

Bons et mauvais génies. — Au-dessous ou à côté des bouddhas et des bodhisattvas (qui sont des hommes) il y a des génies en très grand nombre, les uns bons, les autres mauvais. Lha est, en tibétain, le nom générique des génies bienfaisants ; les malfaisants s’appellent Lha-ma-yin. Mais les uns et les autres forment des familles, portent des dénominations spéciales. Ainsi, parmi les bons génies, on cite les De-tchog (excellents), les Drag-ched (cruels), ceux-ci voués à l’extermination des mauvais génies ; les génies du feu et leur roi ; un col-