Page:Feer - Le Tibet.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
LE TIBET

Lha-mo (tib. la déesse) est une des grandes divinités femelles : on raconte que, mariée à un mauvais génie, roi de Ceylan, elle tua son fils plutôt que d’en laisser faire un destructeur de la religion, puis, échappant aux poursuites de son mari, vint se réfugier sur une montagne de l’Asie centrale.

Parmi les mauvais génies, nous citerons les Doud-po ou séducteurs qui entraînent au mal ; les génies qui avancent la mort ou empêchent la renaissance. Chaque génie, bon ou mauvais, s’applique incessamment à faire soit le bien, soit le mal que comporte sa nature.

Du reste, les Tibétains mettent des génies partout ; chaque localité a le sien. Non contents de cette multiplicité, ils ont divinisé certains symboles. Ainsi il y a sept attributs du roi universel assimilé au Bouddha ; parmi eux un cheval et une gemme. Ce cheval est devenu pour les Tibétains un emblème « de la vie, du corps et de la force ». Ils l’appellent Loung-ta (cheval aérien), et le représentent lancé au galop ayant la gemme sur le dos.

Transmigration. Tous les êtres animés sont rangés par les Tibétains en six classes : bons génies, — hommes, — mauvais génies, — animaux, — revenants, — damnés. On est appelé à passer dans une de ces six classes, selon ses mérites ou ses démérites, par le mouvement incessant de la transmigration des âmes, qui est le dogme fonda-