oriental a été désolé en 1845 et 1846 par la lutte acharnée des « bouddhas vivants » de Tsiamdo et de Djaya. Faut-il prévoir que le Tibet central le sera par la querelle infiniment plus grave des deux lamas de Lha-sa et de Digartchi ? Cela sans doute n’est pas impossible, mais est peu probable. Il y a un danger plus grand dans la cessation, qui doit se produire un jour ou l’autre, de la renaissance du Lama. Elle devrait être fort éloignée car on ne cesse de renaître Bodhisattva que pour devenir Bouddha ; et l’apparition d’un bouddha ne doit pas se produire avant deux mille ans. Mais nous ne sommes pas ici sur le terrain du bouddhisme classique. On signale des rumeurs d’après lesquelles le Dalaï-lama en serait à son avant-dernière existence. Si cela était, un avenir prochain pourrait voir la fin de cette haute dignité. Mais il n’y a là rien de certain. Nous ne pouvons deviner l’avenir ; et nous devons nous borner à constater le présent autant qu’il peut être connu.
Il se peut que des intrigues surtout chinoises travaillent à ruiner la puissance lamaïque. Mais tant que le lamaïsme subsistera, la dignité des « bouddhas vivants » ne doit pas périr, car elle est une conséquence et une application des théories bouddhiques. En effet, tout être qui meurt renaît dans une des six classes. On ne peut savoir ce qui advient de ceux qui meurent journellement,