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Page:Feller-Weiss-Busson - Biographie, 1847, Tome 3-4, CON-JUV.djvu/5

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BIOGRAPHIE

UNIVERSELLE.

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CON CON

Conches (Guillaume de), grammairien et philosophe, était de Normandie et mourut vers MTiO. 11 est auteur d’une glose sur les Evangiles, et de divers traités philosophiques. Avant expliqué le mys- tère de la sainte Trinité à peu près comme Abai- lard , il se rétracta dans un écrit intitulé Dragma- ticon, qui est un dialogue entre Henri 11, duc de Normandie, et lui. On le gardait dans la bibliothèque du Mont-Saint-Michel. Le plus considérable de ses ouvrages , De naturis creaturarum , site de opère sex (lierum, lihri 53, a été imprimé peu après la nais- sance de l’imprimerie, sans date, ni lieu de l’im- pression , en 2 grands volumes in-folio , très-rare.

CONCHYLIUS. Foy. Coquille.

CONGINA ( Daniel ) , théologien dominicain , né dans un village du Frionl en 168G, passa tout le temps de sa vie à prêcher et à écrire. Benoit XIV, qui connaissait tout sou mérite, forma très-souvent ses décisions sur les avis de ce savant religieux. Il mourut à Venise en 1756, regardé comme le plus grand antagoniste des casuistes relâchés. On lui doit un très-grand nombre d’ouvrages, les uns en ita- lien, les autres en latin. Les principaux sont : La discipline ancienne et moderne de l’église romaine sur le jeûne du carême, exprimée dans deux brefs du pape Benoit XIV, avec des observations historiques , critiques et théologiques, illi, in-4. Mémoire his- torique sur Fusage du chocolat les jours déjeune/ Venise, 1748. Dissertations théologiques, morales et critiques sur l’histoire du prohabilisme et du rigo- risme, dans lesquelles on développe les subtilités des probabilistes modernes , et on leur oppose les principes fondamentaux de la théologie chiétienne, Venise, 1743, 2 vol. in- 4. Explication de quatre paradoxes qui ont été en vogue dans notre siècle, iim, in-4 : cet ouviage a été traduit en français par le P. Dufour, Avignon , 1731 , in-12 ; Dogme de l’église romaine sur l’usure, Naplos, J7i(i, in-4. De la religion recelée, etc. Venise, 1734, in-4. Tous ces ouvrages sont en italien. Les plus connus en latin sont : Theologia christiana, dogmatico-moralis , 1710, 12 vol. in-4; ouvrage qui a le plus contribué à sa l’éputalion ; De sacramentali absolutione im- pertiendd aut differendà recidivis consuetudinariis , 173.^, in-i. On a traduit cette dissertation en fran- çais , et on l’a enrichie de l’éloge historiiine de l’au- leur et du catalogue de ses ouvrages ; elle est très- TcME m. propre à corriger les abus que la facilité et l’indul- gence des confesseurs ont introduits dans l’adminis- tration du sacrement de pénitence. De spectaculis theatralibus , Rome, 1732, in-4. L’auteur est peu favorable au théâtre , etc., etc.

C0N(]IN1 ou Conci.no , connu sous le nom du m.a- réchal d’AxcRE, naquit à Florence de Barthélemi Concino , qui de simple notaire devint secrétaire d’état. Le fils vint en France en IfiOO, avec Maiie de Médicis, femme de Henri le Grand. D’abord gen- tilhomme ordinaire de cette princesse, il s’éleva de cette charge à la plus haute faveur par le crédit de sa femme, Léonore Galigaï, fille de la nourrice de Marie de Médicis. Après la mort de Henri IV, Con- cini acheta le marquisat d’Ancre , tut fait premier gentilhomme de la chambre, et obtint le gouver- nement de Normandie 11 devint maréchal de France, sans jamais avoir tiré l’épée , dit un bel-esprit, et ministre, sans connaître les lois du royaume. La fortune de cet étranger excita la jalousie des princi- paux seigneurs de France, et sa hauteur leur res- sentiment. Concini leva 7,000 hommes à ses dépens, pour maintenir contre les mécontenls l’aulorité royale , ou plutôt celle qu’il exerçait sous le nom d’un roi enfant et d’une reine faible. La Galigaï n’a- busait pas moins insolemment de sa faveur, refusait sa porte aux princes, aux princesses, et aux plus grands du royaume. Cette conduite avança la perte de l’un et de l’autre. Louis Xlll, qui se conduisait par les conseils de Luynes, son favori , ordonna qu’on arrêtât le maréchal. Vitry, chargé de cet ordre, lui demanda son épée de la part du roi ; et sur son refus, il le fit tuer à coups de pistolet , sur le pont- levis du Louvre, le 24 avril 1017. Son cadavre, en- terré sans cérémonie, fut exhumé par la populace furieuse, et traîné par les rues jusqu’au bout du Pont -Neuf. On le pendit par les pieds à l’une des potences qu’il avait fait dresser pour ceux qui parleraient mal de lui. Après l’avoir traîné à la Grève et eu d’antres lieux, on le démembra et on le coupa en mille pièces. Chacun voulait avoir quel- chose du juif excommunié : c’était le nom que lui donnait cette populace mutinée. Ses oreilles surtout furent achetées chèrement , ses entrailles jetées dans la rivière, et se.- restes sanglants brûlés sur le l’onl- Neuf, devant la statue de Henri IV. Le lendemain ou Aendit ses cendre.;, sur le pied d’un quart d’éni