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LA PASSION.


De force, au chemin qui nous coûte,
Pourquoi, Seigneur, nous pousser tous ?
Si le Christ a payé la route,
Il savait ! Et que savons-nous ?
Il souffrait pour sauver le monde,
Pour laver la tache profonde
De péchés long-temps amassés !
Mais traîner, victime inutile,
De nos douleurs le faix stérile ! …
C’est assez, mon Dieu, c’est assez !

Cependant l’amitié sommeille ;
L’ame triste jusqu’à la mort,
Dans sa nuit d’angoisse et de veille,
Pressent la crise de son sort.