LA MÈRE.
Revenez, revenez, songes de ma jeunesse,
Éclatez, nobles chants, lyre, réveillez-vous,
Je puis forcer la gloire à tenir sa promesse ;
Recueillis pour mon fils ses lauriers seront doux.
Oui, je veux à ses pas aplanir la carrière,
À son nom, jeune encor, offrir l’appui du mien,
Pour le conduire au but y toucher la première,
Et tenter l’avenir pour assurer le sien.
L’ANGE.
Vois ce berceau, ton enfant y repose ;
Tes chants hardis vont troubler son sommeil ;
T’éloignes-tu ? ton absence l’expose
À te chercher en vain à son réveil.
Si tu frémis pour son naissant voyage,
De sa jeune âme exerce la vigueur ;
Voilà ton but, ton espoir, ton ouvrage ;
Mère, crois-moi, je conduis au bonheur.
LA VIEILLE FEMME.
L’hiver sur mes cheveux étend sa main glacée ;
Il est donc vrai ! mes vœux n’ont pu vous arrêter,
Jours rapides ! et vous, pourquoi donc me quitter,
Rêves harmonieux qu’enfantait ma pensée ?