Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 97 —




Elle suit dans les airs les brises passagères ;
Elle s’élève à Dieu dans les vapeurs légères
Que la terre arrosée exhale de son sein ;
Des sages inspirés elle accorda la lyre ;
Et dans les cieux encor c’est elle qui soupire
Sur la harpe du séraphin.


Souvent des monts altiers elle gravit les cimes ;
Elle aime les vieux rocs, ces barrières sublimes,
Du roi de l’univers mystérieux autels.
Là, seule devant Dieu, le front dans la poussière,
Des pleurs du repentir elle inonde la pierre,
Et s’immole pour les mortels.


C’est là, parmi ces rocs, au bord des lacs immenses,
Que j’écoutais, enfant, du sein des longs silences,
Ses chants harmonieux s’élever dans les airs :
C’est là que, sur ses pas, je volais loin du monde
Chercher les plaisirs purs, et cette paix profonde
Qui repose dans les déserts,


„Seigneur, disais-je alors, que suis-je en ta présence ? …
„Les éléments soumis accourent en silence