Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/145

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Préférant ma démence à la raison du sage,
Si j’ai borné ma vie au moment du bonheur,
Toi, qui n’as cru jamais aux rêves du jeune âge,
Qu’importe qu’après moi tu m’accuses d’erreur ?

En vain tes froids conseils cherchent à me confondre,
L’obtiendras-tu jamais ce demain attendu ?
Lorsqu’au funèbre appel il nous faudra répondre,
Nous aurons tous les deux, toi pensé, moi vécu.

Nomme cette maxime, ou sagesse ou délire,
Moi je veux jour à jour dépenser mon destin.
Il est heureux, celui qui peut encor sourire,
Lorsque vient le moment de quitter le festin !