Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/151

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Tu cours aux bals brillants, ouragans populaires,
Où le rire et les chants tonnent avec fracas,
Où le cœur dilaté bondit comme les pas,
Où trône quelque reine, aux pompes mensongères,
Au sceptre de clinquant qui reluit sans peser,
Au front sans diadème, où l’on pose un baiser ;
À la bourse, à la danse et la vertu légères.

Oh ! fuis les bals ! le vice y darde son poison,
Y rampe sous les pieds, siffle dans la chanson,
Et la pudeur s’en va comme un voile qui tombe.
Retourne à la mansarde où l’on te voit briller,
Sois chaste, et, si l’on monte à ce haut colombier,
Que l’on trouve en entrant une blanche colombe.

Fuis les amants dorés, leurs joyaux radieux ;
Ne porte de brillants qu’au fond de tes beaux yeux ;
Travaille ; le travail est l’ange qui te garde !
Préfère un époux simple à quelque vil trésor ;
Un cœur tout plein d’amour à des coffres pleins d’or ;
À la honte au boudoir, l’honneur dans la mansarde.

Riche de ses deux bras, de ses travaux hardis,
Un ouvrier t’a dit : „Voulez-vous, jeune femme,