Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 135 —




MME LOUISE GUINARD.

À NOÉMI.


Noémi, frais bouton de rose,
Enfin sur mon sein je te pose,
Tu fixes mes regards ravis.
Grâce aux souffrances de ta mère,
Tu boiras à la coupe amère ;
Je te vois, je te tiens, tu vis.

Tu vis !… et le bonheur m’enivre,
Comme s’il était bon de vivre,
Et qu’il fût doux de voir le jour.
Tu vis, et mon âme se noie
Dans des flots d’ineffable joie,
Et n’est plus qu’espoir et qu’amour.

Et toi, sur le courant perfide
Tu vas, confiante et candide,